Au 8 novembre 2023, le chantier de construction de la station des boues de vidange de Douala affiche un taux de réalisation de 15,45%, pour une consommation des délais de 73,53%. Il faut dire que China First Highway Engineering Co (FHEC) s’est vu notifier l’ordre de service de démarrage le 15 mars 2023 pour une durée de 12 mois et un coût global de 5,6 milliards de FCFA hors TVA. L’entreprise a aussi 12 mois pour le suivi/gestion de la période de garantie, apprend-on de la mairie de Douala.
Selon FHEC, le mauvais état de la route Douala-Bonepoupa (33 km) est le principal motif du retard accusé dans la construction de la station des boues de vidange de la capitale économique. L’entreprise chinoise chargée de la réalisation de cette infrastructure l’a signifié le 8 novembre 2023 au ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, au cours d’une mission d’évaluation du chantier. D’après FHEC, la dégradation de cet axe routier ne lui permet pas de déployer toute sa logistique pour assurer les travaux à un rythme optimal. Comme causes du ralentissement des travaux, elle invoque également la très longue saison des pluies dans la ville de Douala.
Le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, vient de résilier le contrat passé avec la société tchadienne Encobat en 2016. D’un coup de 26,5 milliards de FCFA, il portait sur la construction du tronçon Douala-Bonepoupa sur la route Douala-Yabassi. Démarrés en février 2017, les travaux devraient être livrés en 2019, mais la livraison a été reportée à deux reprises. Six ans plus tard, le chantier affiche un taux de réalisation de 39,5% par rapport au marché de base et l’avenant N° 1.
Portée par la Communauté urbaine de Douala (mairie de la ville), la construction de la station des boues de vidange de Douala est financé par la Banque mondiale dans le cadre du Projet de développement des villes inclusives et résilientes (Pdvir), d’un coût global de 128,8 milliards de FCFA. L’accord de financement signé entre le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) et la Banque mondiale prévoit l’amélioration de la gestion urbaine et l’accès à l’infrastructure dans les zones urbaines.
Située au village Ngombè à PK 27 dans l’arrondissement de Douala 5e, cette station est bâtie sur 10 hectares. Elle permettra au terme des travaux, « de traiter les boues fécales issues des ménages afin qu’elles ne se retrouvent pas dans la nature à l’état brut, au risque de polluer l’environnement y compris les nappes souterraines », précise Stéphane Mbountcha, chef de l’unité technique du Pdvir à la mairie de Douala. Ce dernier indique que la station sera complétée par un projet complémentaire de traitement de déchets dont les études sont en cours.
D’après une étude menée par GFA Consulting (groupe GMBH), la ville de Douala produit environ 1000 tonnes de boues de vidange par an. Mais moins de 20% sont traitées par des opérateurs privés essentiellement. 84% de ces déchets sont déversés au lieu-dit « Bois des singes ».
Frédéric Nonos